Jules Helbronner - Résidence

1909 - 1910
3650 Laval

(English translation coming soon)

Juif alsacien ayant émigré au Canada en 1874, Jules Helbronner (1844-1921) est un personnage important au sein de la communauté francophone du Québec, en particulier dans les milieux journalistiques et ouvriers. En tant qu’éditeur en chef du journal La Presse, il acquit de la notoriété ; de plus, ce militant social oeuvra aussi à l’extérieur de la sphère du journalisme. Juif assimilé et influent, il joua un rôle de premier plan lors de la montée de l’antisémitisme, alors que peu de Juifs s’y opposaient ouvertement.

En 1882, Helbronner entreprit une carrière de journaliste. Il débuta comme assistant éditeur au journal Le Moniteur du commerce, dont il devint l’éditeur en chef deux ans plus tard. Au cours de ces années, il commença à écrire de façon sporadique pour le journal La Presse sous le pseudonyme de Jean-Baptiste Gagnepetit et il s’intéressa de plus en plus au monde ouvrier. Grâce aux efforts qu’il déploya pour dénoncer le principe de « la corvée », une mesure fiscale régressive imposée aux locataires montréalais, celle-ci fut abolie en 1886. Dans un contexte marqué par l’industrialisation croissante, Helbronner défendit les organisations syndicales en faisant la promotion de l’action politique et de la justice sociale. En 1885, il adhéra au syndicat ouvrier « Les Chevaliers du Travail », et il devint un administrateur du Conseil central de commerce et du travail de Montréal.

De 1892 à 1908, Helbronner fut l’éditeur en chef de La Presse, quotidien centré sur les affaires municipales et le monde ouvrier. Dans l’exercice de cette fonction, il exerça une influence significative. En 1908, il quitta La Presse pour joindre l’équipe du journal La Patrie. Puis, en 1916, il s’installa à Ottawa, ville où il s’éteignit en 1921. Parmi ses nombreuses activités, il faut mentionner sa participation à la Chambre de Commerce française de Montréal (1887-1905), à l’Union Nationale française (1901-1909) et à la Commission royale d’enquête sur les relations entre le capital et le travail. En 1906, il fut nommé Chevalier de la Légion d’honneur.

Bien qu’il fut surtout associé à la communauté francophone de Montréal, Jules Helbronner demeura fier de son héritage culturel juif. C’est ainsi qu’il ne cessa de dénoncer les différentes manifestations d’antisémitisme dans le monde, dont l’affaire Dreyfus durant les années 1890.

Par Valérie Beauchemin

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Canadian Jewish Heritage Network – Jules Helbronner
La Presse

Sources

De Bonville, Jean (2000), « Helbronner, Jules », Dictionnaire Biographique du Canada, en ligne:
http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=8188&&PHPSESSID=ychzfqkvzape.

De Bonville, Jean (1998), La presse québécoise de 1884 à 1914, Québec, Les Presses de l’Université Laval.

Langlais, Jacques et David Rome (1986), Juifs et Québécois français : 200 ans d’histoire commune, Montréal, Éditions Fides.

Langlais, Jacques et David Rome (1991), Jews and French Quebecers: Two Hundred Years of Shared History, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press.

Tulchinsky, Gerard (1993), Taking root: The Origins of the Canadian Jewish Community, Hanover, Brandeis University Press.

 

*Images courtesy of the Canadian Jewish Congress Charities Committee National Archives.

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