Bialik High School

1984 - present
6500 Kildare

La Yidishe Folks Shule (l’école juive populaire) procurait une alternative séculière aux écoles traditionnelles dans les synagogues. Cette école mettait l’accent sur une orientation plus sioniste et légèrement plus religieuse, ce qui la distinguait de l’école nationale radicale (l’école Peretz), une institution davantage yiddishiste et centrée sur la culture. La Yidishe Folks Shule a émergé durant les débats, au sein de la communauté juive, entre les Juifs établis de l’Uptown, qui favorisaient l’assimilation culturelle, et les immigrants du Downtown, qui désiraient avoir accès à des écoles juives distinctes, représentant à la fois leurs perspectives idéologiques et leur identité culturelle.

Une rencontre entre les socialistes, les yiddishistes et les membres du Poale-Zion (Travailleurs de Sion) datant de 1911 a donné lieu à la fondation, en 1913, d’une école juive séculaire à temps partiel. Connue sous le nom d’école nationale radicale, celle-ci valorisait une approche éducative qui mettait l’accent sur la justice sociale tout autant que sur la langue et la littérature yiddish. La coalition a rapidement été ébranlée par des débats internes au sujet de la langue d’enseignement. En 1914, un groupe d’éducateurs mécontents de ce programme scolaire s’est séparé dans le but de fonder une nouvelle institution, l’école juive populaire ou Folks Shule. Ces fondateurs appelés « les Hébraïstes » ont insisté sur une perspective sioniste plus forte, l’enseignement de l’hébreu (en parallèle avec le yiddish) et l’intégration d’une certaine éducation religieuse, entrevue selon une perspective culturelle. En 1918, l’école nationale-radicale a changé de nom ; elle a alors adopté celui d’« école Peretz ».

Si, à l’origine, le Poale Zion appuyait financièrement les deux écoles, des disputes entre les yiddishistes à propos de l’âge adéquat pour amorcer une éducation socialiste ont amené les membres du Poale Zion à cesser de soutenir l’école nationale radicale, et à investir l’argent qui lui était destinée dans la Folk Shule. Malgré ses racines politiques de gauche, le dirigeant de la JPS et sioniste Moshe Dickstein a insisté pour que l’école réponde aux besoins d’une population juive diversifiée. Effetivement, l’institution a rempli les fonctions d’une école et d’un centre communautaire, et elle a traité les besoins éducatifs, culturels, sociaux et même spirituels de la communauté.

En 1927, la Folk Shule a changé de statut : d’une école à temps partiel, elle est devenue une école juive à temps plein ; la première, à Montréal, depuis les synagogues des années 1880-1900. On y enseignait le programme des écoles publiques tout autant que l’éducation, l’histoire et la littérature juives, l’hébreu et le yiddish, et l’idéologie du mouvement sioniste-travailliste. Sous la direction de Shloime Wiseman et des membres d’un comité de dirigeants du Folks Farband [l’Union nationale des travailleurs] dont faisaient partie, à l’origine, Yehuda Kaufman, Moishe Dickstein et Abraham Parness, l’école juive populaire a été une modèle pour d’autres institutions en ce qui concerne la modernisation des méthodes d’enseignement.

Au début de son histoire, la Folk Shule a déménagé à plusieurs reprises. En 1920, elle s’est installée rue Saint-Urbain, près de la rue Saint-Cuthbert, où elle est demeurée jusqu’en 1952. Une autre succursale de l’institution a ouvert ses portes en 1926, à l’angle des rues Waverly et Fairmount, où elle est restée jusqu’en 1963. Comme la communauté se déplaçait vers l’ouest de la ville, une nouvelle succursale a amorcé ses activités en 1956, à l’angle des rues Van Horne et Westbury. En 1971, des contraintes financières et une réconciliation idéologique ont mené à la fusion de la Folks Shule et de la Peretz Shule, qui ont été renommées « Les écoles juives populaires et les écoles Peretz ». L’année suivante, le système d’éducation unifié a créé l’école secondaire Bialik afin d’offrir un programme complet d’éducation, à la fois séculière et juive, aux étudiants du secondaire.

Compiled by Marian Pinsky, traduite par Chantal Ringuet.

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Liens

JPPS-Bialik
Réseau canadien du patrimoine juif - Jewish People's Schools (Folks Shule)
Réseau canadien du patrimoine juif - Jewish People's and Peretz Schools

Sources

August, David. The Genesis Period of the Jewish People's School in Montreal. (mémoire de maîtrise), Montréal, Université Concordia, 1975.

Belkin, Simon. Le Mouvement Ouvrier Juif Au Canada (1904-1920), trad. du yiddish vers le français de Pierre Anctil, Sillery, Septentrion, 1999.

Novak, Hershl. La Première École Yiddish De Montréal, 1911-1914,trad. du yiddish vers le français de Pierre Anctil, Sillery, Septentrion, 2009.

« Our History ». JPPS-Bialik. Jewish People's and Peretz Schools and Bialik High School. 2012.

Rome, David. The Heroes of Montreal Jewish Education, Montreal, Canada, Archives nationales, Congrès juif canadien, 1992.

Shapiro, S. « The Beginning of the Jewish People’s School », Pages for Jewish Education no 1 (1962).

Wiseman, Shlomo. « The Jewish People’s School of Montreal », Journal of Jewish Education vol. 20, no 1, 1948, p. 58-63.

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