Le Temple Emanu-El est une synagogue réformiste fondée en 1882 par des Juifs américains qui se sont établis à Montréal. Il s’agit de la première congrégation réformiste au Canada et de la troisième congrégation juive de Montréal. La synagogue a été fondée au moment où le Révérend Samuel Marks s’est joint à la congrégation anglaise-allemande-polonaise de Montréal en tant que leader religieux. Marks, qui souhaitait changer les règles de la synagogue de manière à abolir les coutumes « archaïques », créa un véritable scandale parmi les Juifs orthodoxes de la congrégation. Avec quelques sympathisants, il décida alors de fonder sa propre congrégation réformiste, le Temple Emanu-El. La synagogue fut nommée ainsi en référence à la synagogue du même nom établie à New York.
D’abord située dans la rue Sainte-Catherine, la synagogue déménagea ensuite dans un nouvel immeuble construit en 1892 rue Stanley. En raison du nombre croissant de fidèles, en 1911 le Temple déménagea de nouveau dans la rue Sherbrooke, à Westmount, où habitaient la majorité de ses membres, des Uptowners parmi lesquels se trouvaient plusieurs leaders oeuvrant dans l’industrie ou dans la communauté. L’immeuble, détruit par un incendie en 1957, fut ensuite reconstruit. Aujourd’hui, il abrite toujours la synagogue. Au 20e siècle (1927-1979), le rabbin le plus important de la congrégation fut Harry Stern. Reconnu pour les luttes contre l’antisémitisme qu’il a menées, Stern fut aussi un pionnier dans le domaine des activités interreligieuses. En 1980, Emanu-El s’unifia à la congrégation du Temple Beth Sholom. Aujourd’hui, cette congrégation compte plus de mille familles.
Le Temple Emanu-El représente l’un des bastions du judaïsme réformiste au Canada, un mouvement qui se développa très lentement au pays, à l’opposé des Etats-Unis, où il prit un essor rapide. C’est d’ailleurs pour cette raison que la congrégation fut dès le départ intimement liée au leadership réformiste américain et que ses dirigeants furent pendant longtemps recrutés ou formés aux États-Unis. Les réformistes ne furent pas accueillis de manière favorable à Montréal, où la majorité de la communauté juive était conservatrice et orthodoxe : pendant longtemps, ils furent perçus comme des déviants à la fois par les Juifs et par l’élite anglophone protestante. Cet isolement entraîna des difficultés de financement et de recrutement de dirigeants religieux durant les premières années de la congrégation. Toutefois, au fil des ans celle-ci devint de plus en plus acceptée au sein de la communauté juive. Tout en étant la seule synagogue réformiste à Montréal, elle est aussi l’une des congrégations juives les plus importantes de la ville.
Par Valérie Beauchemin
Brown, Michael, (1972), The Beginnings of Reform Judaism in Canada, Jewish Social Studies, vol. 34, no 4, p. 322-342.
Temple Emanu-El-Beth Sholom. 2012.
Wolff, Martin (1925-1926), « The Jews of Canada », American Jewish Year Book 27. 154-229. Disponible à: American Jewish Committee Archives.
*Images courtesy of Jewish Public Library Archives and McCord Museum.
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